Le devoir de mémoire. Voilà un sujet délicat, sensible. La zone d’intérêt prend place dans un fait historique, dramatique et dépeint l’horreur sans jamais la montrer. 

Un vrai tour de force qui puise son attraction dans les petits détails, un travail remarquable sur le son, véhicule de la terreur et des cadres, des plans qui en un claquement de seconde prennent une toute autre signification. Pour exemple cette scène ou deux enfants jouent dans une serre, rien de plus normal avec une caméra en plan fixe puis changement de plan toujours en filmant les deux protagonistes s’amusant avec en fond les cheminées des fours crématoires en fonctionnement. 

Et la zone d’intérêt multiplie ce genre d’effet qui accentue encore un peu plus le malaise profond des les premières secondes du film, ce décalage total, absurde , inhumain d’une famille qui vit, rigole, prend du bon temps alors qu’à quelques mètres d'eux d’autres se ont torturés, massacrés pour rien. 

On parlait du son et constamment on en entend plus ou moins marqué des cris , des tirs de balle.

Le film n'est pas avare en scènes chocs mais encore une fois sans montrer d’horreur mais en les sous entendant lourdement. 

Un film d’une très grande force dont on ne sort pas indemne et qui marque  totalement par ce décalage, cette inhumanité collégiale envers un peuple massacré dont on fait mine de ne rien voir.